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Le Gréement

Le gréement du D-One est le résultat d'un certains nombres de choix architecturaux et d'observations des régatiers de niveau olympique qui ont participé à sa création.

Un catboat "rappel" 

Sur un catboat, où le barreur est assis le couple de rappel est limité (contrairement au trapèze).
Même si le D-One a été conçu avec des ailes larges et confortables, il est important dans la conception du gréement de tenir compte de cette limitation.

L'équilibre latéral (en roulis) d'un bateau est réalisé lorsque le couple de rappel, contrebalance le couple de gite, créé par la force vélique, et la force anti-dérive.
Plus la voile est haute, plus le bras de levier de cette force vélique est important.
Si l'on veut donc garder une voile puissante, il est important d'abaisser au maximum le point d'application de la force vélique.
Une grande bôme basse, une voile à corne à faible allongement sont la recette optimale.

Rappel Confortable, bôme basse, contrôle parfait de la puissance avec la barre d'écoute ... le barreur peut se concentrer sur la régate.

Une grande Bôme basse :

Pour maximiser la longueur de bôme, on est amené à avancer le mat dans le bateau, ce qui n'est possible que si la coque a assez de volume à l'avant (voir l'architecture de la coque du D-One).

D'autre part, si l'on veut une bôme basse, on se heurte à la difficulté de passer sous la bôme durant les virements de bord.
Sur le D-One l'adoption d'un mat profilé, carbone, flexible, permet d'abaisser la bôme en navigation, mais gràce à la flexibilité du mat, dès que l'on choque l'écoute au moment du virement de bord, le mat se redresse et la bôme monte, cédant ainsi le passage au barreur.

Une voile à corne puissante :

Pour garder un bateau efficace par vent modéré, le D-One est doté d'une voile puissante, taillée dans des matériaux de qualités, complètement lattée. Cette conception permet de garder une stabilité de forme même avec un faible allongement.

Un Mat Carbone Profilé :

L'utilisation du mat carbone, permet de parfaitement contrôler la puissance de la voile.
Grâce à sa flexibilité, dès que l'on va tendre la chute de la voile, le mat va cintrer et facilement aplatir la voile, enlevant la sur-puissance.
Couplé avec un cunningham puissant, c'est l'assurance de garder la maitrise du D-One même quand le vent forci.

Par ailleurs lors du virement de bord, au choqué de l'écoute, le mat se redresse, permettant au barreur de passer, mais aussi re-creuse la voile, ce qui permet de relancer efficacement le bateau sur la nouvelle amure.
La chute est détendue "automatiquement" durant le virement, sans avoir besoin de choquer préalablement le hâle-bas, ce qui va limiter les manques à virer fréquents sur certains skiffs.

La gorge de ralingue est intégrée au mat, et non rapportée/collée comme sur nombre de skiffs, ce qui permet d'éviter les problèmes de fiabilité de la liaison mats/voile, et assure un écoulement optimal des filets d'air à l'attaque du profil.

La Barre d'écoute :

Certains la considèrent comme "has-been" ... parlons-en :


Sur les voiles traditionnelles, la barre d'écoute a laissé place au couple hâle-bas /tire-arrière-pantoire, qui permet de libérer la chute pour faire respirer la voile par petit temps, mais aussi de réguler rapidement quand le vent monte.

Mais c'est un peu vite oublier que les nouvelles voiles puissantes imposent une tension de chute importante en particulier pour "faire du cap".
On donc a vu apparaitre des hâles-bas surpuissants, avec tous les problèmes de fiabilité créé par la pression sur le vis-de-mulet, le bras de levier sur la bôme.
Bôme cassée, Vis-de-mulet arraché, mat sur-cintré nécessitant un calage d’étambrais, des bas-haubans etc etc ....
De par sa géométrie le hâle bas (ou pousse bas) est un système limité en efficacité.

Les cata sont passés, par là avant nous, et ont tous abandonné le système depuis longtemps, au profil du rail d'écoute sur la poutre arrière, qui permet en bordant de tendre la chute des voiles.

Sur le D-One, l'adoption de la barre d'écoute participe du même principe.

Le D-One a bien un hâle-bas, mais qui ne servira qu'au portant pour contrôler le vrillage de la grand-voile.

L'absence de hauban :

Encore un point qui fait débat : peut on tenir presque 25m² de voilure sans haubans ?
En plus d'une esthétique certaine, les avantages techniques du système sont nombreux :

Reste donc le cintre prononcé vers l'avant au portant sous spi ... peu gracieux aux yeux de beaucoup.
Mais apparemment les calculs et la réalisation des mats sont corrects car aucune rupture n'est à déplorer depuis quatre ans.